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L'histoire de l'Auberge du Pas de Vent

Histoire de l'auberge

Restaurant L'auberge du Pas de Vent à Pouillon



« Sou que dits lou padeben »

Il y a des endroits comme celui-ci, qui transpirent de souvenirs et regorgent de surprises, c’est cela la France, ses régions, ses cantons et ses villages. En vérité, des lieux comme celui-ci, il y en existe de moins en moins, et il en subsistera que très peu.
Alors oui soyons fiers de notre auberge de village avec son «quillet intérieur» et sa réputation culinaire.

Autrefois appelée «Padouen» à cause de ses nombreux pâturages, puis déformée «Padeben», en Gascon, et maintenant connue avec le nom «Pas de vent». Toujours est-il, qu’elle est là, solide depuis 1885 (maison Plaisance). D’abord débit de boissons puis épicerie, elle devient auberge et hôtel, puis finalement restaurant. Autant vous dire qu’elle en a vu des volailles dorées au four, des omelettes aux cèpes dégustées, des «pichous» vidés plus que de raison.

Elle a aussi entendu des histoires racontées mille fois et toujours amplifiées. Oh! ces types d’ici, tordus par les travaux des champs et ces passagers du tram à vapeur Chalosse-Béarn (1911-1937) timides, qui ne voulaient pas déranger, comblaient les grandes tablées et finissaient par rester pour taper le carton tout en appréciant l’eau de vie locale.

Au final pas grand chose de plus, seulement la certitude d’avoir passé un bon moment et des souvenirs chaleureux, ce qui n’était déjà pas mal à l’époque.
Je suis curieux et admiratif de cette époque que je n’ai pas connue mais qui est si souvent évoquée par des narrateurs de choix :
- Les joueurs de quilles tel Riri leur fervent défenseur, qui vient régulièrement, au moins une fois par semaine, vérifier si les quilles sont bien accommodées sur le plantier.
- Les voisins, parmi lesquels la joviale famille Ferret, toujours prête à rendre service et soucieuse d’apercevoir quelques fleurs destinées à égayer la terrasse.
- Les clients fidèles attachés désormais à ce lieu devenu mythique pour certains.
- Les Villageois, c’est aussi un peu leur auberge, ils l’ont toujours connue.
- Mes prédécesseurs, en effet, les familles se sont succédé au chevet de la belle, amenant chacune à son tour de l’énergie pour que ces épais murs de pierre continuent d’accueillir,ces épicuriens au coeur des Landes.

Tout d’abord, une certaine Marie Camiade lance les hostillités en 1895 avec un débit de vin. Les Tastet (1903-1969) prennent le relais avec pour figure emblématique la généreuse Madeleine et son épicerie, un bistrot et 2 ou 3 tables au cas où la faim s’annoncerait. Ensuite, la famille Barriée (1969-1993) décide la construction de trois chambres à l’étage pour le développement d’un hôtel. Plus tard, Monsieur Marmande féru de ce terrible jeu, que sont les quilles, fait couvrir ce quillet de neuf. Essoufflée mais debout, l’auberge attire la famille Dubern (1999-2015) qui la rénove pour la dévoiler au grand public et propose une gastronomie fine et gourmande.

Aujourd’hui, l’héritage est là, bien là. A nous de le respecter, de le valoriser. Si la cuisine est primordiale, l’accueil, les sourires, la transmission revêtent aussi un caractère essentiel. Cette auberge mérite d’être entretenue car elle a encore tant à donner. Continuons à cuisiner dans cette bâtisse si atypique remplie de marches, de faux niveaux, de bois qui craque, et de quilles qui se renversent lorsqu’elles en ont assez de rester dressées dans le froid humide de la terre battue.

Naturellement, ce type de lieu ne plaît pas à tout le monde, cette institution a du caractère et des valeurs. Certes la décoration n’est peut-être pas assez «tendance» ou «design». Les meubles modernes faciles à monter n’ont pas de place ici. Il y a encore des nappes sur les tables, une cheminée qui «hume» au milieu de la salle et ce bois brut qui assombrit les pièces.
Difficile pour les réseaux des Smartphones de filtrer, de percer les mûrs. Ce n’est pas à la mode.

Que dire de la carte ? Où sont la salade de chèvre chaud et le moelleux au chocolat ?

Ici c’est cochon, gras-doubles à la crémaillère, ris de veau en sauce servis dans des cuivres sans âge.

Voici, la longue vie d’une modeste auberge de village où les bleus de travail croisent les tailleurs élégants et les jupes colorées des jolies dames ou même les chemises des employés de bureau. Ses cris des enfants se mêlent parfois aux dialogues en patois, ce parler rural employé par quelques groupes restreints. Une chose est sûre, tout cela est vrai, authentique.

Après une halte à l’auberge du Pas de Vent (Faubourg), on n’a pas grand-chose de plus mis à part un bon moment passé et des souvenirs délicieux, et aujourd’hui cela est déjà pas mal, ça c’est la vérité.
Aurélien Belocq

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